#105



1 heure 48, monsieur M. aperçoit la mer derrière la lueur d'un lampadaire.

En cette nuit de mi-septembre, septembre d'un été qui ne veut pas finir, il entend gronder les filets de sa bave déferlant incessamment vers le rivage obscur.
Paroles de vagues à traduire pour soi, seulement pour soi, entre deux bouffées d'ennui barbare.

En cette nuit de cendres et de sable, la mer n'est plus que du noir dans du noir.

Soudain, il voit au loin un homme cherchant quelque-chose sur la plage, une lampe torche à la main. Ses pas sont agités. Ce qu'il semble avoir égaré ne peut qu'être important pour persévérer des heures durant sa recherche dans le noir le plus nu.

Dans ses déambulations anxieuses, l'homme se rapproche du lampadaire et à mesure que la lumière dévoile son visage, monsieur M remarque que cet homme porte un cache-œil...

Serait-ce le Cosaque des Frontières ?

Peut-être... oui... ça ne peut qu'être lui se promenant ainsi, dans l'insomnie de monsieur M., comme un marchand de sable à la recherche d'un œil à fermer, d'une histoire à raconter...

...en attendant le sommeil devant la mer.



J'écris : à Jan Doets







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